YVES CHALAND (1957-1990)
Freddy Lombard - Tome 3 La Comète de Carthage
Planche 42 Les Humanoïdes Associés - 1986
Planche 42 Les Humanoïdes Associés - 1986
Un joyau taillé dans l’encre de Chine pour l’un des albums centraux de Freddy Lombard ! Cette page particulièrement originale dans sa construction appelle irrémédiablement le regard vers sa dernière case. On y passe d’un dessin où traits et aplats de noir tranchent sur le blanc du papier à une dernière figure dessinée en négatif à partir d’un noir prédominant. Difficile de ne pas penser au S.O.S. Météores de Jacobs auquel Chaland semble rendre hommage ici. Fidèle à la ligne claire qu’il a su réinventer dans les années 80, Yves Chaland travaille ici sur deux moitiés de planche totalement différentes. À la première, très découpée - elle compte sept cases !- la seconde répond par une succession de quatre plans verticaux homothétiques. Les trois premières cases de ce très haut strip constituent un zoom arrière dans lequel le corps de Freddy Lombard dessine une diagonale. La toute dernière case y fait écho, entièrement construite quant à elle sur une autre diagonale, plus vertigineuse.
Encre de Chine sur papier
54 x 42 cm
• Éditions Champaka Brussels
L’ouvrage « Les archives Freddy Lombard » revisite cette série, à bien des égards atypique et révélatrice de la personnalité et des aspirations d’Yves Chaland. Chaque album de « Freddy Lombard » illustre la volonté de l’auteur d’explorer un des « pays » de « sa » bande dessinée. « Le testament de Godefroid de Bouillon » flirte avec les « Johan et Pirlouit » de Peyo. « Le cimetière des éléphants » revisite avec délectation les aventures africaines de « Spirou et Fantasio » : « La corne du rhinocéros » et « Le gorille à bonne mine ». « La comète de Carthage » fait mine de regarder du côté de « S.O.S. Météores » de Jacobs, pour mieux s’en aller vers des territoires personnels. « Vacances à Budapest » et, surtout, « F.52 » seront autant de balades particulières dans un univers de première force. « Les archives Freddy Lombard », ouvrage à tendance bibliophilique, se veut un « making of » à rebours de la série. Il est constitué de photos et croquis de repérages, crayonnés de planches, d’illustrations et planches modifiées (car, entre la parution dans « Métal Hurlant » et l’album, Chaland redessinait toujours certaines cases, parfois des planches entières). Truffé d’anecdotes, le texte de José-Louis Bocquet (auteur des « Années Métal », déjà sur Chaland et chez Champaka) est d’un grand intérêt historique. Il a été nourri par des interviews réalisées par Eric Verhoest auprès des proches de Chaland: François Avril, Isabelle Beaumenay-Joannet, Serge Clerc, Luc Cornillon, Floc'h, Jean-Luc Fromental, Yann Le Pennetier et Didier Pasamonik.
http://www.champaka.be/les-livres/chaland/les-archives-freddy-lombard-yves-chaland
La première description est celle d'une planche originale de Chaland, Freddy Lombard La comète de Carthage vendue chez Sotheby's…
La seconde est celle sur le site de l'éditeur du livre Les archives Freddy Lombard (vendu 125 euros soit le double du prix à sa sortie par son propre éditeur : je ne savais pas cela était possible ?)…
Les archives Lombard d'Yves Chaland Éditions Champaka |
Envolées lyriques faites pour mieux vendre et/ou vendre au plus cher (quand un libraire parle d'un de ce qu'il a dans son fonds, avec un prix marqué donc fixé, certains pensent qu'il essaye de le "placer", par contre dans le cadre de ventes aux enchères, là où le but est de pousser les collectionneurs à acheter au plus cher, donc à fixer eux-mêmes un prix élevé par une rivalité exacerbée, cela est accepté ? drôle d'époque…) cette planche qui serait " un joyau taillé dans l'encre de Chine" : cela fait un peu salamalecs, en oubliant quelques évidences…
Voici déjà le visuel de la planche en question récupérée sur un site : avez-vous remarqué la rapidité récente avec laquelle les acheteurs de planches originales en salles de vente aux enchères les mettent sur des sites ?… Une planche vendue / achetée 15 000 euros (hors frais) tout de même, allez hop, illico presto sur internet…
Drôle d'époque…
Freddy Lombard, La comète de Carthage planche 42 par Yves Chaland |
Chaland ne travaille pas sur deux moitiés de planches totalement différentes, même si les découpages sont différents, ce n'est pas un gauffrier pour les paresseux du découpage, la planche est linéaire dans la mesure où elle raconte la même séquence : aucune rupture dans cette planche, et il ne faut pas s'appesantir ainsi sur la partie haute et la partie basse : il n'y en a pas vraiment ! Elle est vraiment conçue sur trois bandes, avec les deux premières cases identiques encadrant la séquence du centre, puis la deuxième bande — qui centre la planche par leur horizontalité — avec deux cases de mêmes formats, auxquelles vont répondre les quatre cases verticales (ce ne sont pas des "plans" mais des cases, ou des rectangles) égales dans la séquence (l'homothétie implique davantage un changement de taille agrandissement ou réduction, en conservant la proportion géométrique format A4 > format A3 par exemple)… tout en étant de mêmes largeurs que les deux cases de la première bande : celles à gauche et à droite.
À la rigueur, si on devait séparer cette planche, cela se ferait davantage entre la première bande (ce sont des strips, mais j'aime bien la bande puisque nous parlons de Bande Dessinée et pas de Comics Strip) et le reste de la page, les deux bandes suivantes…
Qui forment cet ensemble deux cases horizontales / quatre cases verticales : comme une subdivision digne de la reproduction chez les organisme unicellulaires : un devient deux, là, passage d'une case horizontale de la deuxième bande, à deux cases verticales situées juste en dessous…
L'axe central est commun par l'espace intertextuel (??) cher aux exégètes (et aux universitaires qui vont peut-être bientôt s'approprier le discours de la méthode de la Bande Dessinée, après l'avoir tant dédaignée ?) , qui est le même pour les deuxième et troisième bande : nous pouvons même tous remarquer en chœur et avec gaspation (merci qui ?… merci Schlingo !) que le centre de la page — l'axe central — est prolongée graphiquement, volontairement ou non, consciemment ou non, par/avec Freddy Lombard lui-même, alternativement de face puis de dos, et, en pleine négociation serrée au sujet de cette fameuse patte de lapin !
La dernière bande est bien un zoom arrière, en plongée qui plus est, avec la diagonale créée avec le corps allongé de Frédéric, alias Freddy Lombard (il faut toujours chercher les diagonales dans les planches de Chaland depuis que Dupuy-Berberian ont raconté l'anecdote de leur page faite à l'origine pour un numéro de Junior pour le Crédit Lyonnais : Chaland les avait félicités pour une diagonale qu'ils avaient faite… par hasard !) d'ailleurs prolongée par le sous-marin…
Si la scène reste unitaire sur toute la planche, et dans un périmètre très restreint, entre les personnages, dans le décor de cette calanque (ou crique ? je passais mes vacances au Cap Bénat et la côte n'a pas le même relief ?), la mise en forme bouge beaucoup, avec des champs / contre-champs entre les cases 1 et 5 — les deux cases encadrant la première bande — puis la même chose pour la deuxième bande, enfin, ce jeu de profondeur de champs dans la dernière bande assez impressionnant à la relecture pour animer, faire vivre une planche de transition, de dialogue théâtralisé avec un certain crescendo : partant d'une situation burlesque, comique presque ridicule avec cette histoire de patte de lapin dérobée par Freddy Lombard, qui revêt une importance si grande aux yeux de son propriétaire qu'il est prêt à tuer pour la récupérer (assommer Freddy et le laisser dans l'eau ne peut pas être bon que pour le teint !), passant par la sauvetage de Freddy par Alaïa, arme au poing, finissant, enfin, par la fuite d'Alaïa, précédée d'un monologue d'adieu très flaubertien, qui nous est offert puisque que Freddy est toujours inconscient, pour véritablement s'achever avec la case dans laquelle le sous-marin s'enfonce dans les profondeurs marines sous nos yeux, comme un rideau se ferme sur la scène qui se termine alors que nous peinons à reprendre notre soufflle : de la comédie — burlesque — à la tragédie absolue, en une seule planche, avant d'entrer dans la scène finale de La comète de Carthage, qui commence dès la page suivante, page de droite…
À la rigueur, si on devait séparer cette planche, cela se ferait davantage entre la première bande (ce sont des strips, mais j'aime bien la bande puisque nous parlons de Bande Dessinée et pas de Comics Strip) et le reste de la page, les deux bandes suivantes…
Qui forment cet ensemble deux cases horizontales / quatre cases verticales : comme une subdivision digne de la reproduction chez les organisme unicellulaires : un devient deux, là, passage d'une case horizontale de la deuxième bande, à deux cases verticales situées juste en dessous…
L'axe central est commun par l'espace intertextuel (??) cher aux exégètes (et aux universitaires qui vont peut-être bientôt s'approprier le discours de la méthode de la Bande Dessinée, après l'avoir tant dédaignée ?) , qui est le même pour les deuxième et troisième bande : nous pouvons même tous remarquer en chœur et avec gaspation (merci qui ?… merci Schlingo !) que le centre de la page — l'axe central — est prolongée graphiquement, volontairement ou non, consciemment ou non, par/avec Freddy Lombard lui-même, alternativement de face puis de dos, et, en pleine négociation serrée au sujet de cette fameuse patte de lapin !
La dernière bande est bien un zoom arrière, en plongée qui plus est, avec la diagonale créée avec le corps allongé de Frédéric, alias Freddy Lombard (il faut toujours chercher les diagonales dans les planches de Chaland depuis que Dupuy-Berberian ont raconté l'anecdote de leur page faite à l'origine pour un numéro de Junior pour le Crédit Lyonnais : Chaland les avait félicités pour une diagonale qu'ils avaient faite… par hasard !) d'ailleurs prolongée par le sous-marin…
Si la scène reste unitaire sur toute la planche, et dans un périmètre très restreint, entre les personnages, dans le décor de cette calanque (ou crique ? je passais mes vacances au Cap Bénat et la côte n'a pas le même relief ?), la mise en forme bouge beaucoup, avec des champs / contre-champs entre les cases 1 et 5 — les deux cases encadrant la première bande — puis la même chose pour la deuxième bande, enfin, ce jeu de profondeur de champs dans la dernière bande assez impressionnant à la relecture pour animer, faire vivre une planche de transition, de dialogue théâtralisé avec un certain crescendo : partant d'une situation burlesque, comique presque ridicule avec cette histoire de patte de lapin dérobée par Freddy Lombard, qui revêt une importance si grande aux yeux de son propriétaire qu'il est prêt à tuer pour la récupérer (assommer Freddy et le laisser dans l'eau ne peut pas être bon que pour le teint !), passant par la sauvetage de Freddy par Alaïa, arme au poing, finissant, enfin, par la fuite d'Alaïa, précédée d'un monologue d'adieu très flaubertien, qui nous est offert puisque que Freddy est toujours inconscient, pour véritablement s'achever avec la case dans laquelle le sous-marin s'enfonce dans les profondeurs marines sous nos yeux, comme un rideau se ferme sur la scène qui se termine alors que nous peinons à reprendre notre soufflle : de la comédie — burlesque — à la tragédie absolue, en une seule planche, avant d'entrer dans la scène finale de La comète de Carthage, qui commence dès la page suivante, page de droite…
Mais, mais, mais ???… Personne ne semble voir que la descente du sous-marin, que l'acheteur de la planche compare sur le site à "une descente aux Enfers" (sic), c'est osé dans la Méditerranée, d'autant plus qu'un sous-marin devrait pouvoir remonter à la surface, mais je m'égare… il faut revenir sur le sous-marin, qui descend, disais-je, dans la Méditerranée comme… la comète fendant la nuit azuréenne au fur à mesure qu'elle s'approche / s'éloigne de la Terre…
Pour constituer un enchaînement et une transition graphique discrète , mais très efficace, et, surtout, d'une intelligence rare : du bas de la page de gauche au haut de la page de droite !
Pour constituer un enchaînement et une transition graphique discrète , mais très efficace, et, surtout, d'une intelligence rare : du bas de la page de gauche au haut de la page de droite !
Freddy Lombard, La comète de Carthage par Yves Chaland Éditions Les Humanoïdes Associés 1986 Dernière case planche 42 + Première case planche 43 |
Freddy Lombard, La comète de Carthage par Yves Chaland Éditions Les Humanoïdes Associés 1986 Première case planche 31 |
Freddy Lombard, La comète de Carthage par Yves Chaland Éditions Les Humanoïdes Associés 1986 Dernière case planche 33 |
Freddy Lombard, La comète de Carthage par Yves Chaland Éditions Les Humanoïdes Associés 1986 Dernière case planche 42 |
Freddy Lombard, La comète de Carthage par Yves Chaland Éditions Les Humanoïdes Associés 1986 Première case planche 43 |
Freddy Lombard, La comète de Carthage par Yves Chaland Éditions Les Humanoïdes Associés 1986 Planche 44 |
Hé ouais, hé ouais, ça n'a l'air de rien, mais ce pourrait presque être un vrai métier, même si tout le monde s'en contrefiche !…
Comme je vous sais intelligents (j'ai osé mettre au pluriel mais peut-être n'y-a-t-il qu'un seul lecteur de ce billet, voire aucun ?) , vous aviez vu tout seul la belle diagonale de la planche 44…
Cette transition graphique de la planche 42 à la planche 43, est vraiment plus évidente dès lors que l'on ouvre La comète de Carthage et … qu'on le lit : les deux mises en couleurs renforcent cette transition graphique, cet enchaînement, par des teintes similaires pour les deux trainées (plus net dans le livre que sur mes scans) : sillage sub aquatique du sous-marin / queue de la comète !
Cette transition graphique de la planche 42 à la planche 43, est vraiment plus évidente dès lors que l'on ouvre La comète de Carthage et … qu'on le lit : les deux mises en couleurs renforcent cette transition graphique, cet enchaînement, par des teintes similaires pour les deux trainées (plus net dans le livre que sur mes scans) : sillage sub aquatique du sous-marin / queue de la comète !
Je comprends parfois les polémiques intéressantes sur lesquelles je tombe sur le fait que les planches originales ne devraient pas être dispersées car elles forment un tout, un ensemble indissociable au même titre qu'un manuscrit littéraire dont on ne vendrait a priori pas les pages ou chapitres séparément : cette position se défend autant son opposée… surtout si le lecteur ne pense pas ou ne voit pas sa planche dans l'ensemble de l'histoire dont elle est extraite.
Pour en finir une bonne fois avec le descriptif commercial de cette planche pour la vente Sotheby's, la dernière case n'est absolument pas un négatif : voilà la case en question en négatif.
C'est bien de se regarder écrire, mieux encore de regarder ce que l'on écrit.
Freddy Lombard, La comète de Carthage par Yves Chaland Éditions Les Humanoïdes Associés 1986 Dernière case planche 42 en négatif |
Mais ce n'est pas du tout cela qui m'intéressait vraiment dans ces deux argumentaires commerciaux :
- Difficile de ne pas penser au S.O.S. Météores de Jacobs auquel Chaland semble rendre hommage ici.
- « La comète de Carthage » fait mine de regarder du côté de « S.O.S. Météores » de Jacobs, pour mieux s’en aller vers des territoires personnels.
Hum, hum.
La comète de Carthage inspirée par ce fabuleux Blake et Mortimer, SOS Météores ???…
Freddy, Sweep et Dina à Cassis vs Blake et Mortimer à Paris ???…
Est-ce possible de vraiment lire cela ?… Car hormis la pluie, je ne vois vraiment pas le lien entre les deux histoires, mais vraiment pas ???…
Car il n'y en a pas du tout à mon humble avis hormis une manie récente de vouloir trop lier tout ce qu'a créé Chaland à un ou à des classiques de l'École Franco-Belge, en oubliant souvent des références mineures pour certains mais peut-être majeures dans son œuvre (je citerais Fripounet et Marisette de Bonnet dont Chaland possédait plus de livres que de Jacobs ou Hergé !…), tout simplement parce qu'inconnues de trop de lecteurs.
Faut-il vraiment toujours faire de la référence référentielle comme certains aiment à faire de la politique politicienne ?
Je rembobine, tel le zoom arrière de cette planche 42… et je m'essaye aussi à la référence…
Été 2017, nous sommes en vacances dans les Alpes pour marcher… une envie me prend de relire un ancien Collection du Lombard ayant pour cadre la montagne, je cherche et trouve sur internet une édition originale de Jari dans la tourmente : c'est bête, je sais mais pas pour la même raison que celle à laquelle tu penses cher lecteur de mes élucubrations, "c'est bête" disais-je, car j'en ai déjà un exemplaire chez moi, très abîmé, mais je commande tout de même celui que je dégotte. Le prix est correct et l'album semble en bon état… et le vendeur peut surtout me l'envoyer.
Mais qui commande un album de Jari en éditon originale au Lombard pendant ses vacances ?…
Moi !…
Réception rapide, je déballe et inspecte le livre sur le balcon ensoleillé, protégé par la chaîne du Mont-Blanc : les points Tintin sont bien présents, les plats et le dos sont plutôt très bien, la garde avant est fendue entre le plat et le cahier : le vendeur ne le m'avait pas indiqué mais le prix étant ce qu'il est, il ne faut pas exagérer non plus!
Jari dans la tourmente par Reding Collection du Lombard 1961 |
Je le feuillette : j'adore l'odeur (si le livre n'est pas moisi ou sorti d'une cave humide !) et davantage encore les couleurs et les papiers de anciennes éditions du Lombard, même de séries que je n'aime pas trop (je n'aime pas du tout Michel Vaillant, et pourtant j'en ai lu, mais les voitures et moi, bof, bof), et Jari me plaisait enfant, le tennis en toile de fond certainement (ce sont les années où j'ai tant joué au tennis avec entraînements encadrés hebdomadaires et le toutim) et en feuilletant, bam, la révélation, alors que j'ai pourtant déjà lu ce Jari plusieurs fois par le passé :
Je vous le dis, mes biens chers frères, mes biens chères soeurs, en fait la bande dessinée la plus proche de La comète de Carthage n'est certainement pas SOS Météores mais bel et bien ce Jari dans la tourmente !…
Ce village de montagne (attention spoiler !) coupé du monde, coupé de tout à la suite d'un avalanche, cette ambiance de fin du monde, cette angoisse latente après que la Dent du Géant se soit effondrée sur le glacier du Boratt, ait crevé une poche d'eau faisant déferler le Nantgris sur le village de Priolans détruisant tout sur son passage !…
Jari dans la tourmente par Reding Collection du Lombard 1961 L'eau déferle sur le village |
Jusqu'à la découverte de ruines romaines, station thermale oubliée au cours des siècles qui pourraient faire penser aux ruines de la Villa de Phidias dans La comète de Carthage ?…
Je n'irai pas jusqu'à rapprocher la couleur de l'avion de Jari identique à celle du sous-marin de La comète… ni même la façon de dessiner les masses de roches qui s'effondrent dans les deux livres (très Kirby aussi d'ailleurs ?) mais je pense qu'il y a davantage de liens entre Jari dans la tourmente et La comète de Carthage qu'entre La comète de Carthage et SOS Météores, hormis la pluie, comme je l'ai déjà écrit…
Je vous disais que j'avais déjà un exemplaire de ce Jari chez moi, mais dans un état misérable, même si je l'ai récupéré couvert : comme vous pouvez le constater vous-même !
Jari dans la tourmente par Reding Collection du Lombard 1961 |
Mais, fort heureusement il a bien ses 10 point Tintin (je plaisante mon père découpait les siens !) à la dernière page, et surtout, vous remarquez le tampon de… la Bibliothèque pour tous de Nérac !
Il s'agit donc de l'exemplaire ayant appartenu à Chaland, d'où la référence possible, résurgence inconsciente, entre La comète de Carthage et Jari dans la Tourmente pour des détails qui me semblent plus prégnants que ce l'on peut tirer de SOS Météores, cité, je pense, juste pour lier La comète de Carthage à ce grand classique de l'histoire de la Bande Dessinée… et mieux vendre ?
Lorsque j'ai exposé les planches de La comète de Carthage en 1997, François Avril m'avait appris une chose très intéressante, et je suis toujours étonné que des années plus tard — sauf erreur de ma part — cela n'ait jamais été repris par ailleurs… Avril sait plein de choses intéressantes de ce genre, mais ne parle jamais de cela dans les livres, ou se perd dans des anecdotes / analyses un peu fausses et sans grand intérêt (celle des Tirages de Tête de Chaland dans Une vie en dessins est réellement… anecdotique et vire à la légende urbaine du chapô de Freddy Lombard des anciennes éditions du BDM, style réalité modifiée et comme le rédacteur du texte ne recoupe ou ne vérifie pas, tout en semblant ne pas avoir été contemporain de ces TT ou avoir lu Chaland pendant les périodes en question…) : lors de cette exposition je ne peux que constater étonné que les planches de La comète de Carthage sont de deux formats différents !
La première partie de l'histoire est dans un format plus petit, plus classique du format des planches originales de Chaland que j'avais pu voir ici ou là, Le cimetière des éléphants exposées chez Super Héros en 1990 ; Adolphus Claar exposées chez Super Héros en 1983 ; Bob Fish en vente chez Album d' Yves Rasquain, sauf évidemment Le Jeune Albert exposées chez La Marque Jaune en 1985 (qui n'est pas une galerie parisienne contrairement à ce qui est écrit dans le gros Chaland Illustrateur !) ou Le testament de Godefroid de Bouillon évidemment… puis à un moment, en cours d'histoire, les planches de La comète de Carthage changent de format et deviennent plus grandes, prennent davantage d'ampleur…
La première partie de l'histoire est dans un format plus petit, plus classique du format des planches originales de Chaland que j'avais pu voir ici ou là, Le cimetière des éléphants exposées chez Super Héros en 1990 ; Adolphus Claar exposées chez Super Héros en 1983 ; Bob Fish en vente chez Album d' Yves Rasquain, sauf évidemment Le Jeune Albert exposées chez La Marque Jaune en 1985 (qui n'est pas une galerie parisienne contrairement à ce qui est écrit dans le gros Chaland Illustrateur !) ou Le testament de Godefroid de Bouillon évidemment… puis à un moment, en cours d'histoire, les planches de La comète de Carthage changent de format et deviennent plus grandes, prennent davantage d'ampleur…
Désolé, mais je n'ai pas une mémoire si extraordinaire qui me permettrait de me rappeler à quel planche cela commence, quoiqu'il en soit, devant mon étonnement face à ce phénomène étrange en plein milieu du même album, Avril répondit à mes interrogations quasi métaphysiques : si j'ai bien retenu la leçon, Chaland avait vu les grandes planches de Floc'h et avait trouvé que cela donnait une belle dimension graphique au dessin. Il en a donc profité pour s'essayer à un format plus grand en cours de réalisation de La comète de Carthage…
Je crois qu'il est revenu à son format habituel par la suite, car encrer trop haut, du fait d'un plus grand format de feuille à dessin, devait le gêner ?…
De toute façon, chacun sait qu'il n'y a pas que la taille qui compte, sinon où irions-nous ma bonne dame, n'est-ce pas ??…
De toute façon, chacun sait qu'il n'y a pas que la taille qui compte, sinon où irions-nous ma bonne dame, n'est-ce pas ??…
Il est vrai que Chaland avait dans son fameux carton à dessin Dalbe toilé vert, celui dont Avril parle dans Portrait de l'artiste ( je crois ?) chez Champaka, une ou deux plutôt très grandes planches de Floc'h, de ce qui aurait dû être l'Affaire Vera Lindsay… dont la première est présentée sur le même site que la planche 42 de La comète de Carthage dont il est question plus haut, mais par un autre collectionneur que celui — devenu depuis lors gros vendeur en chambre non déclaré tout en profitant des Assedic — à qui je l'avais cédée à l'époque…
Valéry Ponzone