mercredi 13 décembre 2006

> La Pin-up patineuse par Serge Clerc…

Ai-je été vraiment difficile vis-à-vis du livre de Serge Clerc édité par Champaka Brussels, Desperados Nighctlubbing
Non, plutôt des regrets, que l'éditeur, tant qu'à faire un aussi beau livre, imprimé avec de zoulies couleurs, ne soit pas allé chercher des dessins peu connus du gars dessinateur espion.
Tout en restant dans la même période, pas de souci à ce niveau, mais au moins avec l'envie de montrer un autre aspect du travail et d'autres dessins de Serge Clerc.
Voici donc un aperçu de dessins — en couleurs directes comme on le définit maintenant dans le milieu de la bande dessinée — de cette fameuse époque : avant (après : c'est avec une bulle pour motiver le lecteur de Métal Hurlant à s'abonner à la revue : on la mettra si vous le réclamez très très fort !?)…
Hé, oui, Serge Clerc était vraiment un cran au-dessus en cette belle décennie 80 : aucun doute à ce propos !
Nous mettrons d'autres dessins inédits ou peu connus de certains auteurs de temps en temps, et peut-être une très belle fausse couverture hommage à Jacques Legall du même Serge Clerc, en couleurs également que j'ai depuis longtemps dans un carton...

En tout cas, une jolie patineuse qui donne envie de briser la glace…

Patinage par Serge Clerc
Encre de Chine + encres de couleurs sur papier
in Metal Hurlant numéro 60, 1981


Voici la publication de ce dessin pour un bulletin d'abonnement dans le numéro 60 de Métal Hurlant que j'ai retrouvé :

Abonnez-vous et on patinera ensemble !!
Dessin de Serge Clerc pour Bulletin d'abonnement
in Metal Hurlant numéro 60, 1981

Metal Hurlant numéro 60, janvier 1981



Valéry Ponzone

lundi 11 décembre 2006

La torpille

Torpedo est né sous le pinceau habile et trempé dans l'encre de Chine d'Alex Toth, qui n'a semble-t-il pas souhaité continuer avec ce personnage trop sombre pour lui. Bernet reprend l'affaire en main et exécute le contrat... Une quinzaine d'albums vont suivre de cette collaboration avec Enrique Abuli, parfois inégale il est vrai, surtout dans les dernières histoires, mais toujours sombres et noires à souhait … Torpedo est un tueur à gages, un malfrat, un salaud mais un vrai indépendant (ou un alternatif suivant le point de vue !). Torpedo ne respecte rien aux USA, et ne respectait déjà rien dans sa Sicile natale : même Clint est balayé d'une chiquenaude, c'est dire… Je ne vais pas faire ici une critique profonde et affectée des histoires de gangters, de contrats et de réglements de comptes concoctées par Bernet et Abuli : il vaut mieux les lire. Et, il y a suffisamment de pseudo critiques et bonnes notes données sur la bande dessinée un peu partout pour éviter d'en rajouter une dose sans intérêt ! Le fait est que si les albums courants sont passés en couleurs au tome 4, sans grande nécessité (je me demande si c'est au tome 4 ou après qu'ils ont reçu le Prix du Meilleur Album Etranger à Angoulême d'ailleurs ?) , les éditions Vent d'Ouest ont l'excellente idée (qui plus est, plus un choix économique qu'esthétique) de sortir en cette fin d'année 2006 une Intégrale de tous les tomes qu'ils ont publiés, en version noir & blanc. Absolu et magnifique : 640 pages d'excellente bande dessinée bien noire par l'un des meilleurs dessinateurs de bande dessinée de genre européen, en format classique et relié !… Pour seulement 35 euros : hallucinant non ? Une preuve de plus que les éditeurs sont capables de proposer quelques heures de lecture pour un prix réellement abordable !!! Mais qu'attendent-ils pour généraliser le principe et arrêter de privilégier le côté onéreux et soit-disant bibliophilique (avec une fabrication industrielle, on croit rêver !) de la bande dessinée européenne ? Que les dernières générations de lecteurs aient disparues sous leurs piles de livres ?

dimanche 10 décembre 2006

La Terreur du Sergent

Je devais avoir 6 ou 8 ans quand un de mes oncles d'à peine 10 ans mon aîné, m'offre pour un Noël une reliure intégrale (le jargon, je l'ai appris plus tard) du Journal Pilote. Une couverture terrible (ou une terrible couverture ?) de Druillet orne le 1er plat (le jargon… cf. plus haut !) ; le contenu des magazines va me subjuguer (pour le vocabulaire, c'est un peu comme les termes techniques des métiers du livre…), je me souviens d'une couverture de Moebius-Giraud, de la Déviation du même, de plein d'autres choses qui vont un peu me changer des Journaux de Spirou, Tintin ou autres Mickey et Pif Gadget que je lisais à cet âge là... Mais surtout et toujours de pages qui vont me hanter jusqu'au bout de l'Eternité sans Fin, des pages étranges, avec des couleurs vives, des bulles énormes, des textes tordus du moins pas aussi nets que dans Tintin et Milou, ne parlons même pas des bulels elles-même ("phylactères" est-ce mieux ?) et d'un étrange petit bonhomme habillé en soldat et à l'apparence sèche d'un insecte (cancrelat ; pince-oreille ?) qui hurle si fort que le son de sa voix sort du papier imprimé, qui hurle toujours et encore après un énorme soldat au visage rond et gentil mais toujours au garde à vous... Je ne prétendrais pas y avoir compirs grand chose à cette époque, et certainement rien d'ailleurs, surtout du trouble : on joue encore au soldat quand on est enfant !
Mais le fait est que le souvenir est très fortement ancré dans ma mémoire. Rarement ravivé, et du moins très mal par les rares albums existants juque là, dont un en noir & blanc. Souvenirs qui remontent pourtant à ma mémoire, de plein fouet, grâce à la chance absolue que j'ai eue de faire mon service militaire, et même si cela fut dans un régiment d'artillerie nucléaire (si, si cela existait bien !) : ce stage non rémunéré de longue durée m'aura permis de perdre mon temps, bien évidemment, mais aussi de mieux saisir la force de Sergent Laterreur. La force de la bêtise toute molle que l'on palpe du doigt devrais-je dire… Loué soit le Seigneur : ce sentiment étrange et indicible est revenu en feuilletant les premières pages de ce magnifique livre édité par L'Association ; je vais le lire avec plaisir, et curiosité, cela est certain. Je ne sais pas si cela est bien, mais avoir en si peu de temps retrouvé cette étrange sensation est déjà un appel en soi !