mercredi 25 avril 2018

> Yves Chaland et le supersonique F-52 : un portfolio avec une histoire… (toujours) bien morale ! (part tou)

Le dimanche 19 janvier 2014, à 23h30, je finissais la rédaction de ce post sur le portfolio F-52 de Chaland paru aux éditions Déesse en l'An de Grâce 1986…
J'y décrivais chacune des planches du portfolio, prenant plaisir à raconter la petite histoire de cet ensemble : c'est à la planche 4 que je m'interrogeais sur le film projeté sur l'écran du stratosphérique avion supersonique F-52…

La salle de projection pour les 1ères classes  : le mari fait le guignol devant l'écran sur lequel le film est projeté :
il amuse la galerie… Je suis prêt à parier que Chaland a dessinée une scène d'un vrai film, avec un sujet proche…
Une forme de mise en abyme. En tout cas que voyons-nous sur l'écran ? Une femme et deux hommes…
Mais quel film ? Le mystère reste entier…
(…)

C'est seulement au bout de 4 ans qu'un lecteur de ce blog - enfin un ! - répond à cette interrogation et me permet de confirmer que le film qui passe sur l'écran du F-52 est bel et bien - tel que je le subodorais - un classique hollywoodien du triangle amoureux !…

Merci à Monsieur Emmanuel B. qui me permet d'affirmer qu'effectivement (je me prends pour Monsieur Ribera, le prof de gym dans Ariol !) Yves Chaland ne laissait absolument aucun détail au hasard… Tout était toujours maîtrisé dans son trait ou ses scénarios, dans tout ce qu'il faisait.
Ce dont je ne doutais guère !…

Ce lecteur m'a écrit en début d'année pour m'apprendre : 

"J'ai lu votre entrée sur le portfolio F-52.
À mon avis, le film projeté dans l'avion est "Sérénade à trois" de Ernst Lubitsch ("Design for Living"). 
Un film dans lequel l'héroïne n'arrive pas à choisir  entre deux amants.
De mémoire il y a une scène  dans un train où elle fait face aux deux amants."

J'ai enfin ma réponse : il suffit de faire mon Gogol et je tombe illico sur le film en V.O. sur You Tube, avec un halo central bizarre dans l'image…

Design for Living (Sérénade à trois) par Ernst Lubitsch
avec Miriam Hopkins, Gary Cooper et Fredric March
© Paramount (USA) 1933

La séquence commence à 5'35" environ, et il y juste avant un passage avec un dialogue en français entre Gary Cooper et Miriam Hopkins plutôt délicieux : très tac au tac et très rapide, surtout de la part de l’actrice.
Comme si elle cherchait à se débarrasser au plus vite de ces phrases en français… avec un accent au léger goût rustique.
Cette séquence est d’autant plus intéressante qu’elle dessine une caricature des deux loustics en train de dormir (ou de cuver) sur leur banquette, en face d'elle,  …
Le xième degré par Chaland : un film en résonance avec ce qu'il se passe dans le F-52, avec ces deux histoires triangulaires classiques, deux hommes et une femme.
La femme est artiste et dessine, sans oublier le fait de retenir une scène de train comme séquence projetée dans le supersonique le plus moderne et rapide du monde !…


Design for Living de Ernst Lubitsch (1933)

Merci à ce lecteur cultivé au-delà de la moyenne… qui m'a permis d'apprendre quelque chose d'important, et qui m'a aidé à développer ce blog et le billet à propos du F-52 : même si c'est un détail pour vous, pour moi ça veut dire beaucoup…





Valéry Ponzone


mardi 24 avril 2018

> Henri Michel par Raymond Reding…

Henri Michel (1947-2018), joueur de foot d'une autre époque, est décédé ce 24 avril 2018 : ici dessiné par Raymond Reding (1920-1999) dans une des histoires de Section R

"… Échange de fanions…Henri Michel, le capitaine Français gagne le toss et décide de rester 'comme ça' ".

Henri Michel dans Section R, L'Anderlechois par Raymond Reding
Éditions Bédéscope - 1980

Section R, L'Anderlechois par Raymond Reding
Éditions Bédéscope - 1980




Valéry Ponzone


lundi 23 avril 2018

> Thelma attendant Ray, par Stavrog…

J'ai découvert ce très beau dessin de Thelma — celle de Ted Benoit et non pas celle de Ridley Scott — en promenant mes mirettes dans le Behance (une sorte de book virtuel créé par Adobe quand on paye ses logiciels / ses mensualités du Creative Cloud) du dessinateur Jérôme Stavrog…

Très beau dessin, belle ambiance : plein d'histoires peuvent s'en dégager. 

Jérôme Stavog est un dessinateur qui a travaillé avec Jacques Martin, mais avait son parcours auparavant et, a d'ailleurs passé son diplôme avec un hommage à Blake et Mortimer en Bande Dessinée (qu'un librairie de l'Est vend régulièrement sur Ebay, à tel point qu'il doit les imprimer au fur et à mesure de ses ventes, sans avoir ni l'autorisation, ni l'agrément de Stavrog, soit-dit en passant !)…

Thelma par Jérôme Stavrog
En hommage à Ted Benoit, 2017

La technique employée fait résonance avec certains dessins de Ted Benoit, tout particulièrement ce portfolio présentant le travail de Frank Anders sur le scénario du célèbre long-métrage hollywoodien Doorway To Oblivion
Ted Benoit avait utilisé deux techniques différentes : dessins au trait dans la lignée de sa classique Ligne Claire®, et dessins au crayon lithographique pour l'autre version (je crois que la même technique avait été utilisée pour la très belle estampe nature morte de Ray Banana, chez le même éditeur ?)…

Doorway to Oblivion
Portfolio imprimé en sérigraphie par Aser
700 exemplaires numérotés et signés
Ludovic Trihan Éditeur, 1987

Doorway to Oblivion
Portfolio imprimé en sérigraphie par Aser
700 exemplaires numérotés et signés
Ludovic Trihan Éditeur, 1987

Doorway to Oblivion
Portfolio imprimé en sérigraphie par Aser
700 exemplaires numérotés et signés
Ludovic Trihan Éditeur, 1987

Doorway to Oblivion
Portfolio imprimé en sérigraphie par Aser
700 exemplaires numérotés et signés
Ludovic Trihan Éditeur, 1987

Doorway to Oblivion
Portfolio imprimé en sérigraphie par Aser
700 exemplaires numérotés et signés
Ludovic Trihan Éditeur, 1987

Doorway to Oblivion
Portfolio imprimé en sérigraphie par Aser
700 exemplaires numérotés et signés
Ludovic Trihan Éditeur, 1987

Les dessins étaient présentés dans un dossier à épaisseur réglable, toilé avec ruban (forcément !) et l'ensemble dans une grande boîte métallique de pellicule, bien ronde et bien compliquée à ranger sauf à la mettre sur le haut de ses bibliothèques !…
L'éditeur était Ludovic Trihan, qui a édité de nombreux portfolios dans les années 80, avant que la première bulle spéculative du secteur des tirages de têtes et autres portfolios ne le fasse s'effondrer pendant quelques longues années : ce portfolio ne s'est jamais bien vendu, on le trouvait notamment soldé en pile à la librairie Métal Hurlant, située en face de celle dont j'étais responsable…

En voyant ce dessin de Stavrog, je ne peux m'empêcher de penser que sa Thelma attend tranquillement Ray Banana au Cafe Trocadero : que voici dans sa version originale…

Cafe Trocadero par Ted Benoit
Dessin original qui appartient à Alexis G.

Et que voici aussi dans sa version couleurs (la Maison de Valéry ne renonçant jamais à aucun sacrifice), pour une affiche que j'ai éditée car j'aimais énormément l'atmosphère du dessin de Ted Benoit…
Avec quelques légères retouches et modifications dans les réglages, surtout dans les densités de gris, plus accentuées dans le dessin original !

Cafe Trocadero par Ted Benoit
Affiche 350 exemplaires numérotés et signés par Ted Benoit
Format 35 x 50 cm ; Impression en quadrichromie
Éditions Le 9ème Monde, 2004





Valéry Ponzone