vendredi 5 juin 2020

> Guy Bedos a refermé le rideau…

J'aimais beaucoup Guy Bedos… Certainement voisin, je le croisais de temps à autres, dans les rues du Quartier Latin… Je prenais mon café au Flore en l'Isle,  sur l'Ile Saint-Louis, Guy Bedos pouvait être à la table d'à côté…  Je déjeunais chez Kim Lien, place Maubert, où passais juste devant : nous nous croisions encore… et plus simplement parfois dans ma petite rue quand il passait devant la librairie…
Contrairement à d'autres célébrités, telle actrice en permanence derrière ses lunettes de soleil (dort-elle avec ?) , ou tel ancien Premier Ministre de la France (sic) voisin de la librairie qui fuyaient toujours le regard avec application, même en revenant du marché de la Place Maubert avec son petit panier bien rempli, Guy Bedos, lui, regardait les gens : il avait les yeux ouverts sur le monde qui l'entourait avec un éternel réel sourire et le regard malicieux…
Et l'on se disait bonjour naturellement…

Nous sommes allés le voir deux fois en spectacle au Théâtre du Rond-Point, tenu de main de maître par Jean-Michel Ribes, à chaque fois pour ses adieux…



La seconde fois, en 2012, ce n'était pas encore de vrais adieux, puisqu'il allait refaire un spectacle en fin d'année, mais ce fut un peu plus amusant…
Après la fin du spectacle nous sommes allés dîner au restaurant du théâtre : croisant François Hollande en bas des escaliers et saluant tout le monde à coup de poignées de main savamment distribuées : nous sommes encore au théâtre, et François Hollande est en campagne, tout fringuant, tout mince… Il est venu au spectacle à l'invitation de JM Ribes pour rencontrer Guy Bedos : ils ne se connaissent pas, Guy Bedos a bien insisté sur ce point pendant le spectacle,  mais Guy Bedos est l'artiste qui doit donner sa bénédiction à tous candidats de gauche pour une élection présidentielle : il est devenu une référence absolue à ce niveau, une sorte de parrain de la Gauche :  Don Bedos ?…

Guy Bedos Rideau ! Saison 2011 - 2012

Dans notre pays de France cela se fait souvent au cours d'un repas, en rompant le pain suivant notre fameuse tradition gastronolaïque
Les VIP se préparaient à refaire le monde de leur côté, et la piétaille des électeurs avec dents dînait tranquillement de l'autre… Nous étions parmi les derniers dans la salle (les derniers ?) , et nous avons vu défiler, remontant le grand escalier, d'abord François Hollande qui nous salua*, puis, un peu plus tard,  Guy Bedos avec, encore et toujours son réel beau sourire qui nous fit un signe amical de la main, comme si nous nous connaissions, comme s'il nous reconnaissait : merci l'artiste…
Je doute fort qu'il ait reconnu celui qu'il croisait ici ou là dans les petites rues aux alentours de la rue de Bièvre, jadis résidence officielle de François M., mais je pense qu'il aimait tout simplement les gens, son public, qui le lui rendait bien…

"La vie est une comédie italienne" : alora, ciao l'artiste, ta présence rassurante va nous manquer… comme une bonne conscience, non, simplement une conscience, de plus, qui nous quitte.

Oui, c'est certain maintenant, le rideau est vraiment tombé… pour toujours !

Merci pour tout Guy Bedos, pour tout ce que tu nous as apporté,  et amuse toi bien avec tes amis, Pierre Desproges, Coluche ou Jean-Loup Dabadie… et les autres.



Valery Ponzone






* Quoi que rétrospectivement je me demande si ce n'est pas François Hollande qui nous a donné sa bénédiction puisque ma fille est venue au monde le 6 mai 2012, jour de son élection comme Président de la République Française. Mais j'avais pu aller voter en taxi, illico presto…