lundi 1 juin 2020

> Actes Sud ferme une de ses librairies du Quartier Latin…

Un ami m'envoie un lien du Figaro (!!!) pour me signaler la fermeture de la Librairie Picard & Epona d'Actes Sud, sise dans la partie la plus historiquement cultivée du Quartier Latin : le sixième arrondissement parisien…
Françoise Nyssen, directrice des éditions Actes Sud, propriétaires de cette librairie, a pris cette décision bien avant le confinement, dans la mesure où les gens ne viennent plus dans ses / ces librairies…
Peut-être faut-il en 2020 essayer de trouver de nouvelles solutions pour faire venir les gens dans les librairies, et réinventer les façons de leur en donner envie ?
Davantage en ayant vécu ce premier Grand Confinement de l'Histoire de l'Humanité ?…
Toutes les fermetures de librairies sont tristes, ou regrettables, quelle que soit la librairie et, quelle que soit la/les raison(s), surtout quand on se rend compte de ce qui les remplace : il n'y a que des crétins avec un QI de deux pour jubiler !…

Cette information concernant Actes Sud me fait revenir à l'esprit une expérience récente avec Thomas G., un des éditeurs de cette prestigieuse maison d'édition, et par ailleurs également auteur et ancien libraire : j'ai pu comprendre grâce à lui que la vente de livres puisse être compliquée pour les vendeurs, surtout quand ceux-ci se font entuber !

Ce 10 janvier 2019, Thomas G. recherche dans l'urgence des livres des débuts d'Actus Tragicus pour une expo sur Rutu Modan au Festival d'Angoulême de la fin de ce même mois de janvier : "J'ai besoin surtout des volumes "Bittersweet, King of the lillies, Observable, Karmap et Vibrato" ", m'écrit-il.

Je peux l'aider : j'ai encore tous les premiers, et davantage car je suis cet éditeur depuis le tout début, avec ceux diffusés en France par le Comptoir des emmerdements Indépendants… voire peut-être un peu avant avec Vertige Graphic Diffusion ???…


Actus Tragicus, premiers actes…


Je les lui envoie rapidement, à mes frais, dans un beau paquet très protecteur et lui propose de voir cela tranquillement : il a cette expo qui se rapproche à grand pas, et surtout il attend un heureux événement pour incessamment sous peu…

Je lui propose même de ne pas me payer les livres dont il a si vite besoin,  mais de m'envoyer en échange quelques titres d'Actes Sud… Dans mon esprit, cela est plus intéressant pour lui, car il peut certainement récupérer des titres chez Actes Sud avec une remise professionnelle, ou n'importe quel autre moyen que je ne connaîtrais pas en usage dans cette maison d'édition,  et cela me permettra de lire des livres que je n'ai pas (on ne le dit jamais assez mais les livres édités par  Actes Sud sont vraiment chers !)… Les échanges par mail se passent bien, le troc l'arrange, on parle de nos enfants, de lectures pour eux : à tel point qu'il me propose même d'ajouter des livres jeunesse en plus pour ma fille,  me promettant un "beau colis" (sic)… 
Agréable… à première vue.
Mes livres d'Actus Tragicus sont expédiés rapido et sont réceptionnés tout aussi presto : largement à temps pour son exposition Rutu Modan à Angoulême 2019 !
De mon côté je n'ai jamais rien reçu : rien !
Si, un message en mars pour me dire que ça allait venir : deux mois plus tard tout de même, mais comme Sœur Anne… malgré deux messages de ma part, au cas où le paquet se serait perdu. Un silence radio assourdissant qui laisse à penser…
Aucune réponse : je dois bien me rendre à l'évidence, je me suis fait entuber de quelques livres, urgents pour son expo, par cet éditeur d'Actes Sud : derrière cette expérience, je ne peux que me demander si ce genre de pratique représente les valeurs prônées par Actes Sud, employeur de cet éditeur ?…

Même après tant d'années je me fais encore avoir aussi naïvement, et j'en reste sidéré Ce n'est pas tant la valeur des livres perdus, que la façon de procéder qui m'a le plus dérangé dans cette pitoyable expérience.
On ne se connaissait pourtant quasiment pas, je me souviens qu'il était passé une ou deux fois voir des expos en bande avec ses collègues libraires, quand on était quasi voisins dans le Quartier Latin, mais j'ai fait confiance…
Celui qui travaille dans la grosse maison d'édition avec le tout p'tit vendeur de livres…

Les erreurs arrivent, les oublis aussi, cela est évident : mais on sait, ou on sent quand c'est conjoncturel, le reflet de problèmes d'organisation voire de désorganisation ou une volonté manifeste de procéder ainsi…

J'espère juste que les clients de la Librairie Picard & Epona d'Actes Sud étaient plus corrects, sinon je ne suis pas trop étonné de cette fermeture ???!!…

Un autre partage d'expérience, très bientôt, du côté de Dijon…




Valéry Ponzone