dimanche 12 avril 2020

> Yves Chaland, Une vie en dessins… (part fayeveu)

Cet autre passage m'a un peu interloqué : cette justification répétée sur cette couverture de Chaland pour le deuxième numéro de Métal Aventure est assez cocasse. Une impression de déculpabilisation ou de réhabilitation postérieure sur ce dessin en particulier, alors que, sincèrement, je n'en vois pas la raison et je n'ai surtout jamais eu le souvenir que cette illustration eut pu faire autant parler d'elle à l'époque, et plus tard, sauf dans ces livres consacrés à Chaland  ?
Son côté cliché extrême ne pouvait dans mon esprit en aucun cas prêter à confusion, même plus de trente cinq après sa création…

Chaland La vie en dessins (extrait)
Éditions Champaka 2019

La couverture originale était d'ailleurs exposée en 1990 lors de l'Exposition Coloniale, Chaland Explorateur chez Super Héros et, devant mon admiration pour cette couverture qui n'était évidemment pas en vente, Yves Boniface m'avait appris qu'elle appartenait au… rédacteur en chef de Métal Aventure

Métal Aventure numéro 2 - novembre 1983
Couverture de Chaland

Le texte semble reprendre ce que j'ai déjà lu ailleurs avec cet accent mis sur le magnifique guerrier ou ce Noir qui est beau (sic), qui a force d'être répété risquerait de donner un peu l'impression à quiconque ferait des raccourcis expéditifs, ou aurait l'esprit mal placé, d'entendre un extrait de la bande-son des commentaires du documentaire sur la dernière passion de Leni Riefenstahl !…
Ou des slogans récupérés hors contexte sur ce qui est beautiful ?…
Quoi qu'il est vrai que le grand Franquin lui-même qualifiait aussi ses guerriers Africains ainsi dans Spirou et Fantasio, Le gorille a bonne mine !
S'appesantir sur cette couverture de Chaland, qui n'est pourtant pas reproduite dans cette Vie en dessins est étonnant, alors que d'autres le sont sans que l'on n'esquisse quoi que ce soit à leur sujet ???
Encore cette impression de voies séparées entre le texte qui parle de choses autres et les dessins reproduits sans être en relation avec le texte !…

Le gorille a bonne mine par André Franquin - détail planche 14
Éditions Dupuis 1959

Le gorille a bonne mine par André Franquin
Éditions Dupuis 1959

Le seul côté apparement sans ambiguïté, de cette couverture de Métal Aventure numéro deux, et avec de sales véritables relents colonialistes d'un autres temps (les années 80 pourtant !), bien au-delà de la maladresse, est, et reste l'accroche pitoyable en sous-titre de cette "Nostalgie Coloniale" !… Cela renforçait certainement  l'ambiguïté dont il est question dans le texte à propos de ce dessin de Chaland, que l'on ne trouve plus quand le dessin lui-même est ex-filtré de son support imprimé originel…
Hergé se fait en permanence tirer dessus à boulets rouges avec son Tintin au Congo qu'il a fait en 1930, mais ce numéro de Métal Aventure est sorti en novembre 1983 avec aux manettes des gens normalement plus et bien mieux informés qu' Hergé, trop subordonné à l'Abbé Dailliez en ces temps anciens ?…
Mais le côté guerrier magnifique peut devenir un argument à double tranchant potentiel à le mettre tant en avant pour justifier la démarche de Chaland pour ce dessin :
- dans la mesure où il y a deux guerriers dans ce dessin de Chaland que doit-on penser si le second guerrier, de dos,  n'est pas "magnifique" ou simplement "beau" (sic) ?
- connaissant les quelques éructations récentes de certains politiciens ou intellectuels sur cette période douteuse de la colonisation, il vaut mieux faire très attention au raisonnement que l'on cherche à tenir à ce sujet parce que "le bon temps des colonies" est devenu très premier degré pour certains primaires ;
- sachant  la conception particulière de la magnificence et de la beauté de la personne citée plus haut quant à ses passions, je doute que ce soit le vocabulaire le plus justifiant ?

Naostalgie coloniale par Yves Chaland
Éditions Les Humanoides Associés - carte postale

La sémiologie est une discipline rigoureuse et, heureusement,  la compréhension d'une image ne nécessite pas toujours d'avoir embrassé ce cursus spécifique pour essayer de la comprendre  : je ne vois pas du tout, mais alors pas du tout,  en quoi ce guerrier (magnifique ou non cela relève d'une subjectivité plus littéraire que biographique) a un regard las (sic) ????…
Personnellement je ne vois aucune espèce de lassitude dans ce regard, mais bien de l'amusement : plus encore on remarque bien que la pupille du guerrier pétille telle l'Étoile du Berger dans le firmament !…
Une sorte de regard presque ironique, appuyé par son sourire, sur la scène dont nous sommes témoins, renforcé par une complicité immédiate entre celui, spectateur direct, qui se tourne vers nous, qui sommes presque voyeurs de la même scène, laissant l'autre guerrier continuer à se plonger (délecter ?) dans ce spectacle qui ne peut qu'apparaître… exotique aux deux guerriers.
Serait-ce une mie en abyme évidente ?,  entre ces guerriers authentiques, indigènes serait le meilleur terme, habillés en vrais guerrier et avec de vraies sagaies, de celles qui peuvent tuer et transpercer, et la scène d'intérieur cadrée de la demeure coloniale… Et, comme il est justement précisé, les cadeaux de pacotilles qui sont déballés devant nous pour ce Noël colonial lointain : lance-jouet et pagne autour de la taille pour le garçon,  tête blonde de circonstance, robe / tenue de femme léopard pour la mère / épouse, cravate à palmiers pour le père / époux avec en option, les décorations du  salon familial de circonstance  : fétiche posé sur le bahut, devant la radio, crèche au premier plan, croix chrétienne au-dessus de la porte intérieure, sans oublier la touche finale avec le portrait de ce "bon roi" Léopold au mur, qui nous permet de situer la scène au Congo belge…

J'irai même plus loin dans ma perception personnelle de ce dessin ("Ben tiens, y s'permet tout c'lui là !!!"), tel Flaubert et sa Bovary, ce guerrier Africain qui se tourne vers nous me donnerait presque l'impression d'être une projection de Chaland lui-même !?…
Un vrai dessinateur, au sens authentique du terme, face au(x) cliché(s) et à l'aspect factice — de pacotille — de la saynète jouée par cette famille de colons / petits cochons roses à chevelures de blé que nous distinguons tous, qu'il nous montre ou nous invite à regarder à travers cette fenêtre… qui devient un cadre délimité dans le cadre du dessin, cadré et délimité plus encore par les deux sagaies qui orientent notre regard avec les deux diagonales…
La caricature ne serait pas où on la pense de façon trop primaire ou trop rapide : elle serait davantage dans ce que l'on voit tous par la fenêtre, guerriers et lecteurs du dessin…
N'oublions en effet jamais, que l'homme est naturellement bon et que c'est la société qui le  déprave et le pervertit, bien davantage depuis que la société de Jean-Jacques a été remplacée par la société de consommation qui ne nous fait que revenir en arrière : vers une forme de monarchie consumériste d'un autre temps, dont certains se gorgent d'importance à se considérer comme des… clients-rois !…

Le regard du guerrier est d'autant moins las, que l'on ne sait que trop bien dans la Bande Dessinée que la lassitude se représente par… des yeux fermés !…
La bande dessinée a ses codes crées par les anciens maîtres et ils en sont les fondements, les bases et les fondations : malheur à celui qui oserait aller au-delà des limites de ces figures imposées, dignes des plus grandes compétitions artistiques : le patinage !…

Astérix gladiateur par Uderzo et Goscinny
La lassitude du préfet romain de Lutèce…

Cela (ce las ?) dit, je n'ai jamais compris que Chaland n'apparaisse que dans ce numéro deux de Métal Aventure alors qu'il était présent en ouverture dans les numéros 0 de la revue qui aurait pu/dû prendre le titre de Casablanca ???…
C'était bien la peine de courir après ce numéro 0 à l'époque, même si je n'ai eu que celui plus courant avec la couverture de Dominique Hé !!!…

Passons sur cette erreur d'interprétation et cette fausse lassitude, toute en subjectivité, plus communément définie comme "à côté de la plaque", et revenons vers des cieux plus célestes : vers les autres couvertures que Chaland a dessiné pour Métal Aventure puisqu'il en a réalisé tout de même cinq sur les dix numéros (très inégaux) qui furent publiés !…

Métal Aventure numéro 3 - janvier 1984
Couverture de Chaland

La couverture du numéro 3 de Métal Aventure, qui, est présente dans cette Vie en dessins mais ne semble pas appeler de commentaire particulier sur l'une des grande crainte des années 80, dernière ligne droite de la Guerre Froidene peut que rappeler la fin du monde (François M. avait proclamé en 1983 que les Pacifistes étaient à l'Ouest et les missiles à l'Est)… Mais une autre fin du monde antérieure me vient à l'esprit (non, non, je ne parle pas des anciens uniformes des gardiens de la paix option képis,  pas encore passés entre les mains de Balmain : plus tard, en 1985) :  celle représentée par E.P. Jacobs dans les pages du Journal de Tintin en 1946 dans les premières pages de Blake et Mortimer, Le secret de l'Espadon : la Tour Eiffel est détruite de la même façon, si le cadrage de notre prestigieux monument parisien est de trois-quart pour Jacobs mais de face pour Chaland, son effondrement se fait quasiment au même (deuxième) étage et suivant un angle plutôt similaire… pour l'une des séquence parmi les plus marquantes de ce Blake et Mortimer et de la Bande Dessinée franco-belge !

Blake et Mortimer par E.P. Jacobs
Le secret de l'Espadon planche 12
dans Le Journal de Tintin, 1946

Couverture de Métal Aventure numéro 3 qui fait forte résonance avec celle de Métal Hurlant numéro 98 aussi présente dans cette Vie en dessins sans attirer plus de commentaires que cela (valait-il mieux disserter sur une couverture non reproduite dans le livre que sur celles qui sont visibles ?), alors qu'elle aurait pu être en regard de celle de Métal Aventure numéro 3, voire placée juste avant, pour rester dans ce principe de chronologie basique en maquette : il y a bien un commentaire (en rouge) de J.P. Dionnet, pour mettre l'accent sur le réalisme possible dans le dessin de Chaland en prenant comme exemple les couvertures de… Métal Aventure, placé sous un crayonné d'une couverture de… Métal Hurlant !…

En ce printemps 2020, les astronautes, cosmonautes et autres spationautes qui rentrent sur Terre en cette période de COVID19 doivent avoir aussi l'impression d'un monde très différent à leur retour sur Terre !!??…

Métal Hurlant numéro 98 - avril 1984
Couverture de Chaland

Autre résonance peut-être aussi avec la couverture de l'Agenda 1991 de Reporter : quelques détails peuvent laisser à penser que nous sommes dans cette France post SS20 lancés sur Paris atomisé sur la couverture du Métal Aventure numéro 3 : la carte accrochée au mur avec l'Europe Unie (de l'Atlantique à l'Oural, voire au-delà, jusqu'à la Sibérie ?), cette assiette soupesée par la jeune femme brune avec la faucille et le marteau logotypaux au centre, ou cette pierre martienne Souvenir de Mars — la planète rouge ! — sous cloche transparent, voire cette affiche de film avec un rôle d'acteur vieillissant pour l'immense Gérard Depardieu (qui a d'ailleurs fini par devenir citoyen russe quelques décennies plus tard !), et ce détail délicieux au possible avec cette lampe conceptuelle, à double éclairage : mi-électrique avec une ampoule classique d''un coté et une chandelle de l'autre : certainement pour compenser les possibles coupures de courant dues aux impérities de la bureaucratique administration de l'énergie collectiviste dans cette Europe Unie post SS20  ???…
Chaland ne peut s'empêcher de nous faire glisser discrètement, délicatement, subtilement dans une uchronie à sa façon, renforcée par cette couverture de Paris Match, qui sera toujours publié quand Mandela Jr sera élu President de son pays…

Agenda 1991 Reporter - couverture par Yves Chaland



• Métal Aventure numéro 6 :
Ah, les titres accrocheurs de Métal Aventure tout en finesse pour ce numéro 6 par exemple avec  ce "Chaland à la rescousse de Moebius" : pour ce qui est vraiment la seule véritable erreur dans tout ce qu'à fait Chaland, avec cette reprise concept tout bidon du fabuleux  Major Fatal (ai-je déjà dit qu'avant La comète de Carthage, Le Jeune Albert, Bob Fish ou La ballade de la Mer Salée et autre WatchmenMajor Fatal Le garage hermétique de Jerry Cornélius est mon livre de Bande Dessinée préféré au monde de l'univers de la galaxie du Désert B aux différents niveaux du monde du Major Grubert ???) avec une chute tellement hermétiquement focalisée sur les revues, Métal Hurlant, Rigolo et Métal Aventure, des Humanos (seul Métal Hurlant restera mythique) que ces pages n'ont que peu, voire pas d'intérêt pour le lecteur lambda : ce qui est paradoxal dans l'œuvre globale de Chaland d'ailleurs, plus encore dans celle de Moebius qui vise à l'universel par la Grâce du Cristal !!!…
Si Moebius avait su que Chaland allait venir à sa rescousse,  peut-être ne serait-il pas parti à l'autre bout du monde pour guetter les extra-terrestres ?…

Métal Aventure numéro 6 - juin 1984
Couverture de Chaland



• Métal Aventure numéro 7 :
Le Général de Gaulle tueur de boches, une image édifiante de l'icône de la Résistance, du Sauveur de notre honneur national, qui n'hésite pas à utiliser son coutelas d'ivoire poignard pour trancher dans le vif le nazi…
Est-ce aussi un portrait du même Général de Gaulle que l'on voit encadré au mur gauche de la première case de l'intérieur de Bill Baxter contre les reliques de la mort ? …

Métal Aventure numéro 7 - octobre 1984
Couverture de Chaland


• Métal Aventure numéro 8 :
Était-ce un prolongement de la Nostalgie Coloniale des début de la revues, avant sa fin toute proche, avec cet avant-dernier épisode de la fin de l'empire colonial français ?
Ce reporter nous montre qu'il y a tout de même des priorités dans la vie, certainement un peu surpris par l'explosion dans la rue, surtout s'il n'a pas emporté assez de cravates et de chemises pour son reportage : ah, qu'il est toujours difficile de manger avec des baguettes !!!…

Métal Aventure numéro 8 - octobre 1984
Couverture de Chaland

Cette dernière couverture eut sa variation, ou reprise,  (parmi tant d'autres) de Serge Clerc dans les années 90 : 


aventure Indochine 54 par Serge Clerc
Dessin original inédit 1996

Quelqu'un trouvera peut-être le numéro de Paris Mach que Chaland a placé sous l'appareil photo du reporter ?…
J'ai un peu laissé tomber, je trouve que les recherches sur Google deviennent assez pénibles même quand les paramètres saisis sont très précis…

Ce serait préférable que les connaisseurs de Chaland (compagnons de route ou découvreurs tardifs) s'accordent un peu, déjà sur cette façon récurrente de vouloir nous faire passer ces très belles gouaches (couvertures de Métal Aventure ; agendas…) pour les œuvres majeures de Chaland  : comparativement à l'ensemble de sa production pour la Bande Dessinée, les estampes, les portfolios, les affiches (…), mais aussi sur les sources, puisque pour certains tout ce qu'a créé Chaland semblent inexorablement et toujours être issu de l'œuvre d'un autre artiste, ou être "sourcé" ?…
Pour Fromental dans le (petit) catalogue "Exposition 1995, La collection Chaland" (Éditions Reporter ; p. 16) :
" Le pinceau de ce dh Desmé nous rapproche en outre d'une veine que Chaland avait eu explorée mais où il excellait. Ses illustrations et couvertures (notamment pour Métal Aventure) à la gouache."

Cocktails d'amour par dh Desmé - vers 1945
Gouache originale Collection Chaland

Merry Christmas Joyeux Noël par dh Desmé - vers 1945
Gouache originale Collection Chaland

Et pour d'autres, ces illustrations à la gouache sont systématiquement et uniquement rapprochées de Di Marco, dont Chaland possédait également un dessin original…
Cela dit je ne sais pourquoi ces quelques gouaches seraient toujours référencée au travail de Di Marco, tellement d'auteurs travaillant avec cette technique et dans cet esprit pouvant être cités (un peu comme pour la… Ligne Claire® !!!!), Joubert avec notamment ses couvertures de Bob Morane, voire ces dessinateurs inconnus officiant dans les cartes scolaires et nammoins éducatives de jadis ??…

Rompons-là avec la dernière phrase de ce paragraphe : "Alors qu'il assure la maquette de Métal Hurlant, Chaland prend plaisir à accueillir les novices qui viennent présenter leurs dessins".
Quand je parle de fouillis et d'incohérence : je me demande ce que cette phrase vient faire là (comme un cheveu de Morantin dans la soupe ?) ?…
L'auteur nous parle de la période de Métal Aventure et des couvertures que Chaland a réalisées de fin 1983 à fin 1984 et il n'est plus maquettiste de Métal Hurlant depuis longtemps à cette époque : il ne l'a été que neuf mois, à partir de 1979, bien avant ces années Métal Aventure !!!…
Quelle est cette façon de parler d'un auteur en glissant  des événements qui n'ont rien à voir entre eux par l'opération du Saint-Esprit d'une chronologie anarchique ?… Comme si des pièces du puzzle avaient été oubliées, à force de copier-coller des parties du texte, mais qu'il fallait à tout prix les caser, les intercaler, quitte à les mettre un peu n'importe où et à réécrire l'ordonnancement des événements   ??…

C'était déjà ainsi pour la toute dernière page du texte, "Un maître quatre-vingt hors du temps", où l'on nous reparle de Métal Hurlant, et de sa fin, survenue trois ans avant la disparition de Chaland : alors qu'en toute cohérence cela aurait du rester dans les pages consacrées à… Métal Hurlant.
Idem pour F-52 (avec trait d'union comme Magic-Strip !) dont il est question de façon lapidaire dans le chapitre sur Freddy Lombard et qui est davantage développé dans celui sur "Robots, atome,  et télétrans", passant de F-52 à F52, en ignorant totalement le portfolio F-52 qui met énormément de choses en place des années avant (dès 1986) cette dernière histoire de Freddy, Sweep et Dina !…
C'est avant toute chose pour ce portfolio F-52 que Chaland a utilisé ce numéro de Science et Vie Spécial Aviation 1949 : la couverture de la revue est exactement celle du portfolio F-52 édité par Déesse, et les séparations sociétales et/ou de caste, sont d'ores et déjà précisées dans la maquette du F-52 présentée dans ce portfolio !!!…


Science et Vie - Hors-série Aviation 1949


Portfolio F-52 planche de présentation de l'avion et maquette sur calque
Éditions Déesse 1986

Le texte de référence part dans des directions qui me paraissent étranges, voire presque hors-sujet, tout en oubliant de souligner des évidences pour certains lecteurs pointus, mais tous n'ont pas à l'être,  qui se trouvent visibles dans les fameux back cover (pas peau d'ours) pour paraphraser Le Jeune Albert qui va retaper son Spirou contre l'Invisible chiné sur les quais parisiens : Freddy Lombard, Vacances à Budapest avait été annoncé en préparation sous le titre Les insurgés de Budapest.


Freddy Lombard, La comète de Carthage par Yves Chaland
Éditions Les Humanoïdes Associés 1986
> 4e plat avec Les insurgés de Budapest en préparation…

Peut-être le changement de titre fut-il inspiré par cette histoire de Spirou et Fantasio qui faisait suite — on y revient — à celle du Gorille a bonne mine… ?…

Spirou et Fantasio, Vacances sans histoire par Franquin
dans Le gorille a bonne mine
Éditions Dupuis 1959

Mais, plus important encore, que la dernière histoire de Freddy Lombard initialement prévue ne devait pas être F-52, qui a supplanté une toute autre histoire de Freddy Lombard : La parabole de la soucoupe !!!…
Sauf erreur de ma part il n'est nulle part fait allusion à cette Parabole décalée par l'intérêt immédiat que Chaland avait porté au sujet de F-52

Freddy Lombard, Vacances à Budapest  par Yves Chaland
Éditions Les Humanoïdes Associés 1988
> 4e plat avec La parabole de la soucoupe en préparation…

Cette Parabole de la soucoupe était à l'étape de recherche graphique alors que survint le décès de Chaland : surprenant de ne pas en parler du tout, tout en faisant cette irritante erreur quant à ce devait être le projet de livre d'artiste en sérigraphie sur Ubu !…

Chaland 2000 par Jean-Pierre Fuéri
Yann explique -  Bo Doï 2000

Un dernier clin d'œil pour la route : ami collectionneur de Chaland, ami partout, toujours
Tu auras certainement remarqué l'orthographe digne du Jeune Albert pour le premier album de "Freddy Lombard, Le testament de Godefroid de Bouillon" ?…
"Godefroid" est en effet écrit sans son joli "d" à la fin !… Étonnant non ?…
Peut-être un vengeance des Humanos pour ce titre édité par Magic-Strip, qui n'est d'ailleurs pas crédité comme éditeur ???… Mais non, pas du tout, car si tel avait été le cas, la faute grossière aurait été rectifiée dans la réédition de 1989 chez Magic-Strip, en couleurs avec une maquette façon  Collection Eldorado des Freddy Lombard édités par Les Humanoides Associés !!!…
Mais Magic-Strip n'avait pas rectifié cette faute grossière, que ce soit au catalogue du 4e plat ou bien encore dans le catalogue intérieur du livre, alors que le titre est écrit correctement sur la couverture et sur le dos… et avait conservé La parabole de la soucoupe en préparation alors que F-52 allait sortir cette même année 1989 !

Freddy Lombard, Le testament de Godefroid de Bouillon  par Yves Chaland
Éditions Magic Strip 1989

La bibliographie de Chaland de la première édition du Cimetière des éléphants avait peut-être  "complexifié" la tâche des graphistes suivants puisque Le testament de Godefroid de Bouillon avait été abrégé en "Le testament de G. de Bouillon" …

Captivant… n'est-il pas ?…

Je sais bien que ce n'est pas le cas, mais ça m'amuse !!!…




Valéry Ponzone