Alors quand Casterman va éditer un Tirage de Luxe (ou de Tête, ou Limité etc.) de la complète Sommeil du Monstre, la trilogie augmentée en quatre volumes, nous pouvons craindre le pire. Imaginez le travail du libraire (bon, il est vrai que ce n'est pas en cela qu'il est compliqué mais en des choses bien autres !) à qui l'on propose un ouvrage à 350 euros sans que le commercial - et celui avec lequel nous travaillons pour Casterman / Fammarion connait plutôt très bien son affaire et son travail - ne puisse nous donner de réelles informations définitives... Il est vrai qu'une édition de luxe, différente du reste du catalogue de bandes dessinées formatées proposés à un tel prix, et devant faire vibrer la fibre collectionneuse des amateurs de Bilal et tirer la bande dessinée vers la bibliophilie, vendue à ce prix mà ne mérite absolument pas d'être définie et "cadrée" dès sa conception !?…Mais dans monde vivent donc ces gens, hormis derrière leur bureau-bulle ? Il est évident que les librairies en commandent par dizaines (à ce prix là pas de souci) et plus encore qu eles collectionneurs signeront à l'avance leur chèque en blanc d'un montant de 350 euros pour un livre dont on ne sait si peu... Si en fait un vague et très passe-partout projet de maquette de couverture calqué sur les éditiosn de luxe du Cri du Peuple de Tardi (bonjour l'édition différente et soignée propore à la bibliophilie !), le fait d'être à 800 ex. quand on le commande et de passer à 999 ex. un mois plus tard... Ne surtout pas savoir si'il y aura une image signée ou non dans l'ouvrage... Et toujours un mois plus tard nous apprenons la présence - ouf ! indispensable en bande dessinée ! - d'un DVD inédit de 9 minutes : Bilal pendant ses vacances d'été ? Cela on le sait pas !!
Quel mépris et dédain pour libraires et lecteurs / collectionneurs de ce type d'ouvre : alors, effectivement, quand on sait le peu de soin apporté à ce type de réalisation par un ex-grand éditeur de bande dessinée, pour un livre dispensable car touchant un public restreint, on peut projeter cela sur le reste de leur façon de concevoir l'édition et la diffusion de leurs livres de bande dessinée - quels qu'ils soient - et les trouver très dédaigneux et, plus encore, ignorants des principes mêmes en usage dans le monde du livre !… Parlons aussi du manque de respect évident pour ceux et celles prêts à engloutir 350 euros dans un livre signés Bilal : peut-être devraient-ils un peu plus aller sur le terrain et savoir ce qu'est le monde du livre, plutôt que le considérer du haut de leur bureau climatisés voire du fond des verres distribués dans les Salons du Livre ? Et peut-être se dire, ou avoir à l'esprit que quand on va proposer un livre à un tel tarif, on fait aussi en sorte de savoir comment il sera avant d'envisager un tel prix ! Normalement un prix de livre est fixé sur son prix de revient : comment peuvent-ils fixer un prix de vente aussi élevé sans savoir le contenu réel de ce livre à l'avance ? Tout simplement en déconsidérant le collectionneur, et en le prenant pour l'éternel pigeon prêt à tout : belle mentalité messieurs de Casterman...
Cela dit, il paraît que Bilal décide de quoi il en retourne pour cet ouvrage : nul doute qu'il a calculé la somme d'argent qu'il doit toucher pour fixer le prix de vente de cette édition de luxe du Sommeil du Monstre ? Que les collectionneurs sachent que certains éditeurs travaillent en amont avant toute chose sur ce qu'ils ont envie de concrétiser (travail est le mot clef !), avant même d'en savoir le prix en aval !
Autre mœurs, autre état d'esprit !… Et merci de faciliter le travail des libraires, qui sont d'ailleurs si souvent responsables de tout pour les distributeurs et les éditeurs, surout du boulot que eux mêmes ne font pas sur le terrain !…